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Croissance dans les TI | Montréal, grand champion !

Jeudi 23 Décembre 2021

par Jean-Luc Doumont – DOUMONT 360 (Relations publiques et gestion de crise)

« La création d’emplois dans le secteur des technologies de l’information (TI) s’est accélérée plus rapidement à Montréal que dans plusieurs autres métropoles nord-américaines au cours de la pandémie, mais des défis majeurs se profilent à l’horizon alors que la ville fait face à une concurrence de plus en plus vive pour attirer talents, entreprises et investissements », annonce l’Institut du Québec dans un rapport sur les défis du marché du travail pour les TI.

« Les enjeux de main-d’œuvre et de talents sont plus que jamais au cœur du développement économique de Montréal comme des autres métropoles. Pour relever ce défi de taille, nous suggérons de miser sur la formation, l’immigration, d’aider les organisations à faire face à la concurrence accrue pour les talents et enfin, de s’assurer que Montréal demeure une métropole attractive », mentionne l’Institut du Québec.

À cet effet, ils ont mis quelques pistes de réflexion :

  • Éducation et adaptation de la main-d’œuvre : Augmenter l’acquisition de compétences numériques d’une plus grande part de la population et investir davantage dans l’enseignement des TI, notamment au niveau universitaire. Il faut, entre autres, s’assurer que les nouveaux diplômés favorisent l’adoption des outils numériques en organisation en augmentant l’acquisition de compétences essentielles (p. ex. : adaptabilité, vulgarisation de concepts techniques).
  • Immigration : Régler rapidement les délais administratifs dans la gestion des dossiers d’immigration, tant permanente que temporaire, sans quoi le Québec pourrait devenir moins attractif face aux talents internationaux qui sont sollicités par d’autres grandes métropoles. Réviser les critères d’évaluation pour l’octroi de permis d’études afin de diminuer le taux de refus des candidatures d’étudiants internationaux vers le Québec.
  • Attraction et rétention des talents en TI : Soutenir la fonction Gestion des talents, notamment dans les PME pour les aider à, d’une part, mieux anticiper et planifier leurs besoins en main-d’œuvre et, d’autre part, attirer, intégrer et retenir les groupes sous-représentés au sein des TI, en premier lieu les femmes.
  • Attractivité de Montréal : Miser sur l’innovation et le savoir-faire local en TI notamment en déployant rapidement dans la métropole les projets de zones d’innovation à haute intensité en TI et continuer à promouvoir Montréal à l’international.

Un marché des TI en forte tension

Selon les analyses d’Emploi-Québec, la moitié des professions en TI sont actuellement en déficit de main-d’œuvre, et le resteront d’ici 2023. Cette tension ne se reflète toutefois pas pleinement dans les données qui mesurent la demande de main-d’œuvre non comblée actuelle, soit les postes vacants. Le taux de postes vacants est en effet moins élevé en TI que dans le reste de l’économie. Cependant, la hausse du nombre de postes vacants est plus forte en TI, une tendance qui s’est accélérée pendant la pandémie.

Cela signifie que les besoins risquent de s’accentuer encore davantage au cours des prochaines années. Le marché montréalais peut cependant compter sur certains facteurs d’attraction qui la distinguent, comme un coût de la vie plus faible, qui avantagent l’attraction des talents et des salaires offerts légèrement plus faibles, à l’avantage des entreprises. Malgré la croissance des postes vacants, les salaires moyens en TI ont moins augmenté que dans le reste de l’économie, sauf pour certaines professions stratégiques, comme les analystes et consultants en informatique ainsi que les programmeurs et développeurs en médias interactifs, qui ont connu de fortes croissances des salaires.

Des besoins de plus en plus importants

Le virage numérique se traduit par une réorganisation du travail qui amène les professionnels en TI à jouer un rôle de plus en plus important et stratégique au sein des entreprises. Le domaine des TI est ainsi de plus en plus transversal : toutes les industries recherchent et recrutent ces professionnels. Certains secteurs, comme les services financiers et les administrations publiques, en emploient d’ailleurs un nombre important.

En décomposant la croissance des 15 dernières années, on observe d’ailleurs que cette réorganisation du travail explique 58 % de la hausse de l’emploi en TI. En d’autres termes, les entreprises dans différentes industries emploient proportionnellement de plus en plus de professionnels en TI, au détriment d’autres types de compétences.

L’état d’équilibre à l’horizon 2023 pour les TI

La moitié des professions en TI seront en déficit de main-d’œuvre dans la RMR de Montréal à l’horizon 2023, selon les prévisions d’Emploi-Québec. Lorsque celles-ci ont été mises à jour en 2020, après le début de la pandémie, plusieurs professions se sont retrouvées en surplus de main-d’œuvre en raison des importantes pertes d’emplois. Or, ce n’était pas le cas pour les TI dont la situation est restée inchangée. Pour l’une des professions, les ingénieurs informaticiens, le diagnostic est même passé d’équilibre (l’offre suffit à la demande) à léger déficit (l’offre ne suffit pas) au cours de la pandémie. Pour les professions stratégiques identifiées (en gris dans le tableau), plusieurs sont en déficit de main-d’œuvre.