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Femmes en TI : un défi des plus actuels

Dimanche 23 septembre 2018
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Par Julien Baudry

Alors que 47 % des candidats des principaux partis politiques en lice pour les élections du 1er octobre sont des femmes, le secteur des technologies de l’information est loin derrière, comptant uniquement 20 % de professionnelles de la gent féminine. Selon les données colligées en 2017 par la Chaire Claire-Bonenfant de l’Université Laval et TECHNOCompétences, on remarquerait même un recul de 1,9 % à cet égard par rapport à 2015.

Or, en pleine pénurie de main-d’œuvre, il devient de plus en plus urgent d’augmenter la place des femmes en TI.
Au Québec, les femmes représentent un peu plus de la moitié de la population et, malgré les bonnes conditions salariales offertes dans l’industrie, elles sont sous-représentées. On peut se questionner sur les raisons à l’origine de ce déséquilibre frappant. Faible intérêt des jeunes filles pour les TI au sens large ou, plus spécifiquement pour les études en TI, existence d’inégalités salariales entre les hommes et les femmes ou difficile conciliation maternité-travail, les constats concernant la faible présence et la lente progression de la présence des femmes dans le secteur sont nombreux. Heureusement, les initiatives visant à agir sur les causes profondes de cette disparité sont de plus en plus nombreuses.

Un immense besoin pour élargir le bassin de main-d’œuvre

Uniquement en cybersécurité, le Canada devra, selon Deloitte, combler 8 000 emplois d’ici 2021. Alors que le bassin actuel de main-d’œuvre peine à suffire à la demande, il faut absolument augmenter le nombre de candidats – et de candidates! – à chacune des étapes du cheminement de carrière en TI. Les initiatives comme le mouvement montréalais Les Filles et le code, ou encore les stages d’exploration de carrières destinés aux jeunes filles de Montréal Relève permettent de susciter l’intérêt d’une nouvelle génération pour le domaine! Puis, la présence de mentors et de coachs permet de soutenir des recrues qui profitent aussi de nouveaux programmes de rémunérations plus équitables et de gestionnaires plus sensibles à l’égalité des sexes. Pour augmenter le bassin de talents, il ne suffit donc pas d’intervenir en fin de parcours. Se priver de recruter parmi un bassin équivalent à 50 % de la main-d’œuvre potentielle serait une grave erreur; croire que la solution est simple le serait tout au autant.

Il ne suffit pas de travailler plus, il faut travailler mieux

Le manque de main-d’œuvre spécialisé est à ce point important qu’il faut aussi entrevoir d’autres solutions pour augmenter la productivité de nos entreprises. Ainsi, de nombreuses recherches ont démontré que, pour être plus productives, les organisations devaient aussi miser sur la force du nombre… et sur la diversité qu’il entraîne. Ainsi, plus une équipe est diversifiée et plus elle sera en mesure de trouver de meilleures solutions. Or, une équipe peut difficilement se réclamer de cette diversité si elle ne comprend que très peu de femmes.

Si une part de responsabilité revient aux gestionnaires, les membres de leur équipe ont également un rôle important à jouer afin de faire de cette diversité une force. C’est donc un appel à une nouvelle culture que lancent de nombreux acteurs de l’industrie. Les grands comme les petits gestes contribuent à faire du milieu des TI un environnement de travail plus ouvert à la diversité et à la présence des femmes dans l’industrie. La bonne nouvelle, c’est que celle-ci devra sans aucun doute s’adapter rapidement à cette nouvelle réalité : depuis cinq (5) ans, selon le dernier diagnostic sectoriel de TechnoCompétences, le nombre d’étudiantes au baccalauréat en TI a augmenté de… 80 %!

Enfin, pour une entière parité dans le secteur des TI, le Québec a besoin d’un véritable mouvement. Le Réseau ACTION TI y contribue activement, que ce soit avec l’organisation de son Rendez-vous annuel Femmes en TI, ou en s’associant avec des femmes qui ont un parcours exemplaire. C’est notamment le cas d’Isabelle Bettez, qui agit cette année comme présidente d’honneur à l’occasion de la JIQ 2018 et de Whynde Kuehn, une vraie leader de l’architecture d’affaires qui tiendra une classe de maître dans le même cadre, à Montréal et à Québec, ou encore Johanne Duhaime, CIO d’Hydro-Québec, qui présentera une conférence à Montréal le 30 octobre. Chacune des parties prenantes du secteur peut contribuer à faire changer les choses. Il revient à chacun de saisir les occasions d’aller à la rencontre de ces femmes inspirantes et de multiplier les occasions de valoriser la place des femmes dans les TI.

En savoir plus sur Whynde Kuehn et la classe de maître
→  En savoir plus sur Isabelle Bettez à la JIQ
En savoir plus sur Femmes en TI
→ En savoir plus sur la Tribune MTL avec Johanne Duhaime